Maryse Condé – En tous ses ailleurs
Textes réunis et présentés par Françoise Simasotchi-Bronès
Ouvrage collectif
Forte d’une œuvre profuse et variée (nouvelles, romans, théâtre, essais), mondialement reconnue, traduite en plusieurs langues, lauréate de multiples prix, Maryse Condé est incontestablement une figure majeure des littératures francophones.
Guadeloupéenne, « ex-colonisée, femme, écrivaine », comme elle se définit elle-même, les questions liées à la négritude, à l’antillanité, à la créolité, à la colonisation sont toujours au cœur de son œuvre.
Calquée sur le tourbillon du monde, la spatialité des romans de Condé excède la Caraïbe (où elle est née) pour arpenter tous les espaces de la postcolonialité, des Amériques, à l’Europe et l’Afrique. Au départ, se perçoit un désir de l’auteure d’explorer des différents trajets, lieux et vécus possibles de la négritude, relatés le plus souvent mais pas uniquement à l’aune de l’expérience féminine.
Quatrième de couverture
Si les problématiques attachées à la négritude, à l’antillanité, à la créolité, aux conséquences réelles ou fantasmées de la colonisation sont toujours au cœur de son œuvre, Maryse Condé se place régulièrement en décentrement vis-à-vis de l’espace caribéen géographique, historique, politique et discursif d’où elle vient. Son projet littéraire se veut échappée belle, écart mais sans dérobade devant les réalités troubles de la postcolonie que son écriture explore obstinément et qu’elle nous livre, sans tabou ni prêt-à-penser, à travers des récits souvent nourris de ses expériences biographiques.
Soucieuse de révéler les formes de domination rémanentes, quitte à déstabiliser les représentations identitaires rassurantes ou à choquer les certitudes idéologiques vicariantes, M. Condé opte pour une voix et une voie singulières, seules aptes à exprimer la complexité, voire l’ambiguïté de sa situation de Guadeloupéenne. Sa position, assumée, ne se résume pas à un entre-deux stériles, mais, au contraire, la situe dans tous les ailleurs constitutifs d’une spécificité riche de possibles. Les lectures proposées dans ce volume (de Ségou à La Vie sans fards) abordent cette œuvre dans son irréductible ouverture.
Sont réunies ici les contributions de Darline Alexis, Zineb Ali-Benali, Ferroudja Allouache, Monique Blérald, Georges Bloess, Nicole Blondeau, Kathleen Gyssels, Olga Hél-Bongo, Marie-Christine Rochmann, Nadia Setti, Françoise Simasotchi-Bronès, Françoise Vergès. Un entretien avec Maryse Condé clôt le volume.
Françoise Simasotchi-Bronès – Introduction
I. Itinérances condéennes
Nicole Blondeau — À propos de Ségou
Monique Blérald — Célanire cou-coupé et autres écritures francophones de la Guyane et du bagne
Marie-Christine Rochmann — Migrance et identité : au miroir de l’analepse dans Histoire
de la femme cannibale
Nadia Setti — Le récit généalogique entre traumatismes et réparations
II. De quelques pratiques scripturaires
Ferroudja Allouache — De la place occupée par les œuvres de certains francophones postcoloniaux dans les manuels scolaires français
Zineb Ali-Benali — Écrire sur la trace : la perte et le manque. Quelques figures féminines de subalternité dans les romans de Maryse Condé
Kathleen Gyssels — Du côté de chez Schwarz-Bart
III. Figurations auctoriales mouvantes : La Vie sans fards
Darline Alexis — La Vie sans fards : réception haïtienne
Georges Bloess — La Vie sans fards, une écriture de la résilience ?
Olga Hél-Bongo — Énonciation du malaise dans La Vie sans fards
IV. Dialogues avec Maryse Condé
Françoise Vergès — Singulière Maryse Condé
Françoise Simasotchi-Bronès — Entretien avec Maryse Condé : « Écrire d’un lieu travesti »
Notices bio-bibliographiques
- Dimensions : 22,4 cm x 14 cm
- ISBN-13 : 978-2-913764-57-6
- Reliure : Broché